Fiction territoriale - PointCulture Bruxelles
Fiction territoriale
PointCulture Bruxelles
Rue Royale 145 | 1000 Bruxelles
https://www.pointculture.be/bruxelles/
Kika Nicolela, Tidelands Courtesy of the artist |
Fiction territoriale est un projet de recherche et d’exposition proposé par espace p()tentiel, résultat de plusieurs semaines de séminaire sur les enjeux de l’occupation, et de la réappropriation des territoires par les artistes, comme par les habitants. Une réflexion rendue d’autant plus urgente que cette période de crise pandémique a révélé une attention particulière à la crise de l’espace, qu’il soit intime ou géopolitique. Fiction Territoriale se propose d’explorer comment tout espace est d’abord imaginé avant d’être découvert et habité, et combien la fiction territoriale forme les contours de l’histoire humaine avec ses points de fuite, ses manques, sa dimension impraticable, rendant manifeste tous les tangages irrésolus de l’espace.
Une proposition d’espace p( )tentiel (Raya Lindberg / Nadège Derderian)
Artistes invités :
Louisa Babari, Tatiana Bohm, Ève Bonneau, Claude Cattelain, Effi & Amir, Daphné Le Sergent, Kika Nicolela et Robert Suermondt.
- Événement transdisciplinaire le 17/09
- Événement pour le finissage le 24/09
18h-21h30 : projections, performances, tables rondes.
Événements retransmis en live sur la Page Facebook d’espace potentiel, du PointCulture Bruxelles, et du Centre Wallonie-Bruxelles à Paris.
https://fr-fr.facebook.com/CentreWallonieBruxellesParis/
https://www.facebook.com/Espace-potentiel/
https://fr-fr.facebook.com/PointCultureBruxelles/
Depuis 2018, espace p( )tentiel, plateforme de recherche artistique et d’exposition, fondée par Raya Lindberg et Nadège Derderian, propose une réflexion esthétique motivée par le champ social et environnemental, passant par des changements d’espaces et d’aires culturelles. Cette vision des possibles s’organise selon plusieurs axes : des rencontres, des plateformes de réflexion, des expositions et des publications.
17/09/2020
Tatiana Bohm |
- - 19h30 : Table ronde avec Louisa Babari (Paris), artiste ; Jean-Frédérique de Hasque (Bruxelles), anthropologue documentariste ; Raya Lindberg (Bruxelles), critique d’art, enseignante, directrice artistique d’espace p( )tentiel.
- Jean Frédérique de Hasque : réalisateur et anthropologue. Il enseigne à la Cambre et à l’UCLouvain. Il filme et conduit des recherches principalement sur le continent africain depuis 1999. Ses travaux récents portent sur l’élite et le panafricanisme néo-libéral.
- Louisa Babari : russo-algérienne, elle vit à Paris. Installations sonores, films, photographies, collages, sculpture, ses oeuvres activent formes et discours liés aux questions idéologiques, à la littérature, au corps et à l‘architecture.
- Raya Lindberg : critique d’art (AICA) et auteure. Enseignante à L’ERG à Bruxelles, et à l’Université Catholique de Lille. Directrice artistique de la structure d’exposition et d’expérimentation espace potentiel qu’elle a fondée avec la commissaire et productrice Nadège Derderian.
- - 20h30 : Projection de Paysage liminaire de Daphné Le Sergent (Paris). Daphné Nan Le Sergent, née en Corée du Sud et adoptée en France, traite de la problématique du territoire et des questions géopolitiques, mais aussi de l’inscription corporelle de leurs enjeux chez les individus. Maître de conférences à l’Université Paris 8 Expositions personnelles récentes : «Silver memories: how to reach the origin», Atelier Hermès Séoul (2019); «Géopolitique de l’oubli», Satellite#11, Jeu de Paume, Paris, CAPC Musée d’art contemporain de Bordeaux, Museo Amparo, Mexique (2018).
- http://daphnelesergent.com/
-
Paysage Liminaire : Un écran comme le diptyque de deux histoires simultanées de la séparation Nord/Sud de la Corée. À gauche : une succession d’images de Corée. Une voix d’homme parle coréen et raconte d’un point de vue affectif et poétique la séparation, la douleur. Un sous-titrage redouble son discours. À droite : une autre succession d’images de Corée. Une voix de femme parle anglais fait un récit historique, distancié, de la partition de la Corée.
Événement transdisciplinaire et finissage de l’exposition Fiction territoriale
- 18h00 : ouverture des portes
- 19h00 : performance d’Eve Bonneau
- 19h30 : table ronde avec les artistes de l’exposition : Tatiana Bohm, Effi &Amir, Kika Nicolela, Robert Suermondt. Modération : Raya Lindberg d’espace p( )tentiel
- 20h : Projection de Tidelands de Kika Nicolela, (60 mn).
Tidelands : Les pêcheurs de l’île de Daebu en Corée du Sud sont les témoins impuissants de la déliquescence de leur rivage appauvri par l’industrialisation, après la construction d’une digue sur la vasière. Construire une mémoire de la mer, est-ce, comme se le demande ce pêcheur, savoir où l’on devrait commencer une histoire, et où celle-ci devrait finir ? Le même pêcheur qui conclut son propos sur la mémoire par cette phrase énigmatique : « Dans le doute, il reste des divagations qui vont bien avec l’essence de la nature ».
Kika Nicolela est une artiste Brésilienne, cinéaste et commissaire indépendante basée à Bruxelles depuis 2014. Elle a participé à plus d'une centaine d'expositions individuelles et collectives dans le monde entier, notamment à la Biennale Kunst Film (Allemagne), Biennale de L'Image en Mouvement (Argentine), Biennale du Mercosur (Brésil) et Biennale de Video et Arts médiatiques (Chili).
Tatiana Bohm, Robert Suermondt |
Claude Cattelain, Tatiana Bohm, Kika Nicolela |
Effi&Amir |
Listes des œuvres et des artistes
Dessins répétitifs n° 9.
Les dessins répétitifs de Claude Cattelain sont l’empreinte d’une marche répétée durant une journée entière sur de la poussière de charbon. 6 à 30 mille pas pour chaque dessin numéroté de 1 à 9 deviennent étrangement des apparitions évanescentes, alors que l’action est un marquage au sol obsédant et systématique. L’artiste endure concrètement la disparition de sa trace. Par le surplace, il creuse le sillon d’une absence de territoire, sinon ailleurs, c’est-à-dire arrimé à la puissante tension de son propre espace intérieur.
http://www.claudecattelain.com/
Claude Cattelain, Dessins répétitifs n° 9 Courtesy of Archiraar Gallery |
Louisa Babari (vit et travaille à Paris)
Un risque de confusion, création sonore, 2020.
Un risque de confusion relate le dialogue fantasmé à Los Angeles, agglomérat de maisons individuelles, d’un homme de main du Daghestan, république autonome rattachée au territoire de l’Union soviétique, avec une femme d’ascendance russe et algérienne. L’illusion de la rencontre, malgré un territoire d’appartenance commune, se cristallise dans la langue. Le russe, langue impériale, devient alors le vecteur contradictoire de la relation.
https://drive.google.com/file/d/19DUGMvqWKPaz0bUNrNRI31mOQm-SI6-v/view?usp=sharing
Louisa Babari Courtesy of the artist |
Lieux dit 1, 2020.
Dans les toiles de Suermondt, un dédoublement s’opère : toutes les peinture, sont faites dans cette visée de dégager une autre image d’un face à face initial. Robert Suermondt est attentif aux tournoiements des lignes des fuites, et des perspectives, tel que le renverrait un miroir brisé, ou le vent qui déplacerait une feuille, sur tous ses côtés à la fois. Rendre mobile la peinture, c’est ce qu’en dit Robert Suermondt qui occupe avec Lieu dit 1 l’escalier central, un des angles morts de Point culture. Ses leurres arrivent à spatialiser notre rapport à la perception. Simultanément véridiques et illusoires, ses peintures construisent de la limite ailleurs que par le cadre, faisant s’effondrer la croyance en la réalité des espaces.
https://robertsuermondt.com/
Robert Suermondt, Neighborhood I |
Underlying, technique mixte, 2020.
Underlying défait la planéité d’une carte en la rendant violemment réversible. Par la technique de l’aiguilletage, qui consiste à perforer la matière textile pour créer une autre surface, elle convoque ainsi la crise environnementale en figurant les rapports de domination qu’exerce un territoire sur un autre. Ainsi l’amas de fils de mohair noir au verso recouvre-t-il les tracés de la carte au recto, faisant littéralement remonter le fond à la surface. Le procédé donne alors à voir la propagation d’un déséquilibre sous-jacent, qui carbonise et envahit les territoires. Le possible effacement de notre espace vital, avec pour arrière-plan la menace de l’interruption de la pérennité des espèces, pourrait rendre fictionnel notre futur proche, réduisant le passage de l’humanité sur terre à l’état de simple trace.
https://tatianabohm.wordpress.com/about/
Mutating landscape, 2014.
Photographiés par Kika Nicolela, les paysages de Daebu en Corée du Sud irréels et vidés de leurs habitants posent d’emblée la question du droit des vivants dans leur ensemble à disposer de leurs territoires défaits des activités industrielles à grande échelle. Les pêcheurs de l’île de Daebu sont aussi témoins de la déliquescence de leur rivage appauvri par l’industrialisation, après la construction d’une digue sur la vasière.
https://www.kikanicolela.com/
Kika Nicolela, Mutating landscape |
Housewarming, 2014.
Housewarming a été tourné dans la campagne albanaise parsemée des constructions inachevées des exilés albanais qui n’ont pu retourner dans leur pays faute d’argent suffisant. Des chants polyphoniques traditionnels composés à partir des témoignages des migrants scandent les poses énigmatiques des deux cinéastes dans ces ossatures de béton. Ce film explore ce que signifie pour une personne déplacée, hantée par un autre territoire, la recherche d’une place possible où s’installer, et selon quelle modalité d’hospitalité.
https://effiandamir.net/
Effi&Amir, House warming |
Eve Bonneau (vit et travaille à Bruxelles)
Performance Oscille, 2020.
Eve Bonneau et une artiste transdisciplinaire et pédagogue somatique basée à Bruxelles. Après son passage à l'école P. À. R. T. S, elle développe une recherche performative et spatiale sur la présence ressentie. Ses ateliers intègrent sa démarche créatrice.
http://evebonneau.com/
Eve Bonneau, Oscille |
Contact
Raya Lindberg : rayalindberg@gmail.com
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